« Difficile de trouver un meilleur vecteur d’innovation dans le monde des entreprises que la direction informatique et les outils numériques »

« Difficile de trouver un meilleur vecteur d’innovation dans le monde des entreprises que la direction informatique et les outils numériques »

3 questions à…

Renaud TISSERANT, Président de la commission iTPME de Numeum, et Président Hadritech

1.  Pour innover en entreprise, quels ingrédients faut-il ?

  •  1 dose de curiosité : Indispensable pour rechercher et explorer de nouvelles idées.
  •  De la collaboration sans limite : des idées innovantes naissent souvent de l’interaction et du partage d’idées entre des personnes de différents horizons, de différents services et de différents univers.
  • Cultiver l’échec : l’innovation implique l’expérimentation, qui amène à de nombreux essais et à de nombreux échecs avant de rencontrer le succès.
  •  Brasser avec de la diversité : une diversité d’origine, de culture, de formation, de manière de penser va amener une richesse d’idées nouvelles.
  • Casser les silos : les barrières organisationnelles peuvent entraver l’innovation en limitant la communication et la collaboration.
  • Et pour que l’émulsion prenne dans son environnement : travailler avec l’écosystème, une organisation ne peut pas innover en isolation. Il est essentiel de travailler en tandem avec les fournisseurs, les clients, les partenaires et parfois même les concurrents.

Ces ingrédients forment un ensemble, une dynamique qui, si elle est bien entretenue, peut conduire à un cycle d’innovation durable et profitable. Un dernier ingrédient clef : ne jamais arrêter d’innover, surtout lorsque l’on rencontre le succès.

2. La DSI et l’IT constituent-elles des vecteurs d’accélération en matière d’innovation ?

Un vecteur c’est un mouvement et une direction. Il est difficile de trouver un meilleur vecteur d’innovation dans le monde des entreprises que la direction informatique et les outils numériques. En constante évolution, ils apportent un dynamisme sans précédent. Ces vecteurs peuvent se traduire de nombreuses façons :

  • Accélération : les technologies numériques permettent d’automatiser et d’accélérer les échanges, les processus et les digressions, favorisant ainsi la réflexion créative.
  • Collaboration : Les technologies numériques, comme les outils de collaboration, favorisent une communication et une collaboration plus efficaces, propices à l’innovation.
  • Exploitation des données : les outils fournissent et décryptent des informations précieuses qui peuvent conduire à des innovations stratégiques et opérationnelles.
  • Flexibilité et agilité : grâce au cloud et à d’autres technologies numériques, les entreprises peuvent être plus flexibles et agiles.
  • Capacité d’adaptation : Les outils numériques ont prouvé leur capacité à permettre aux entreprises de s’adapter rapidement à des situations imprévues. Par exemple, lors de la pandémie de COVID-19, de nombreuses entreprises ont pu passer d’un mode de travail entièrement présentiel à un télétravail massif, chose qui aurait été impensable sans les outils numériques.

 

3. Quel regard portez-vous sur l’innovation en France depuis 20 ans ?

Au cours des vingt dernières années, l’innovation en France a connu un essor impressionnant, mais elle n’est pas sans défis. Dans le domaine de la technologie et des fintechs, des entreprises françaises sont devenues des « licornes », comme OVH, Back Market, BlaBlaCar, Qonto et Doctolib. Ces réussites démontrent notre potentiel en matière d’innovation.

Au niveau institutionnel, la France a créé des structures uniques pour encourager l’innovation, comme la French Tech et le Crédit d’Impôt Recherche. De plus, l’écosystème entrepreneurial a été renforcé par l’émergence de nombreux incubateurs et accélérateurs, dont Station F, l’un des plus grands au monde. Cependant, trois défis majeurs doivent être relevés :

  • La culture de l’échec : L’échec doit être perçu comme une étape vers le succès, et non comme la fin de l’histoire. Pour soutenir l’innovation, il est essentiel que les banques et les autres institutions financières ne pénalisent pas trop sévèrement les entrepreneurs qui ont déjà déposé le bilan.
  • L’enseignement académique : L’innovation nécessite un état d’esprit qui n’est pas toujours cultivé dans l’éducation nationale. Il est primordial d’inculquer l’esprit d’innovation aux futures générations.
  • Le financement : Malgré un éventail de structures d’aide et d’organisation, le financement reste un défi, en particulier à un moment où les levées de fonds se réduisent.

Lorsque j’ai tenté de lancer ma première startup en 2001, les structures d’aide à l’innovation en étaient à leurs débuts. Aujourd’hui, nous sommes entrés dans une ère de soutien industrialisé à l’innovation. Alors que le paysage de l’innovation en France a évolué de manière significative au cours des 20 dernières années, ces défis demeurent. Pour maintenir la compétitivité de la France, il est essentiel de développer une attitude positive face à l’échec et de favoriser l’innovation à tous les niveaux de la société.

 

A propos de Renaud TISSERANT :

Renaud TISSERANT est un multi-entrepreneur passionné, il accompagne les entreprises dans la conception de systèmes d’information à haute résilience. Humaniste syndicaliste, il représente et défends les indépendants, TPE et PME qui font la force de notre pays auprès de nos institutions.